La violence des marges politiques des années 1980 à nos jours

Nicolas Lebourg et Isabelle Sommier
Collection Violences et radicalités militantes, Editions Riveneuve, Paris, 14 décembre 2017.

Explorer le coeur des radicalités, des néo-nazis aux ultras gauches, ce n’est pas les amalgamer. C’est vouloir comprendre le basculement d’une société qui, à partir des années 1980, récuse toute valeur à la violence politique. Alors que les partis extrémistes se normalisent et s’installent dans le paysage électoral, la radicalité se réfugie dans les marges. La pluralité de celles-ci ne dissimule pas des dynamiques générales : dans la France récente, si la violence des militants politiques est moins importante qu’avant, elle est aussi plus structurée selon un mode horizontal. Elle est faite par réseaux et bandes. Elle surgit plus en réaction à une action des ennemis désignés qu’en fonction d’un agenda propre. Elle est plus souvent une question de style ou d’esthétique mobilisant le noyau militant qu’une stratégie de sont en résonance avec l’évolution internationale, comme en témoignent des phénomènes tels que les Black blocs ou les Nationalistes Autonomes. Cet ouvrage constitue une approche pluridisciplinaire de cette nouvelle époque, où la violence est avant tout affaire de groupes très idéologiques mais réduits.

Nicolas Lebourg est historien et politiste (CEPEL, CNRS-Université de Montpellier). En 2017, il a publié avec Jean-Yves Camus Far right politics in Europe (Harvard University Press) et avec Jérôme Fourquet La Nouvelle guerre d’Algérie n’aura pas lieu (Fondation Jean Jaurès).

Isabelle Sommier est professeure de sociologie au département de science politique à l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne. Elle a notamment publié avec Eric Agrikoliansky et Olivier Fillieule Penser les sociétés contemporaines (La découverte, 2010), La violence révolutionnaire (Presses de Sciences Po, coll. Contester, 2008) et La violence politique et son deuil. L’après 68 en France et en Italie (Presses Universitaires de Rennes, 1998).

La collection « Violences et radicalités militantes en France » rassemble les actes des Vioramil qui étudie de manière quantitative et qualitative toutes les formes de violences et rédacalités militantes en France depuis les années 1980.