Louis Gabrysiak : Des styles de vie des universitaires et de la légitimation culturelle à l’Université

Louis Gabrysiak soutiendra sa thèse en sociologie intitulée :
Des styles de vie des universitaires et de la légitimation culturelle à l’Université

La soutenance aura lieu le mardi 15 décembre 2020 à 14 h en visioconférence.

Contacter louis.gabrysiak chez ehess.fr pour y assister.


Le jury sera composé de :

  • Julien Duval (Directeur de thèse), CNRS
  • Sylvia Faure (Rapporteure), Université Lumière Lyon 2
  • Michel Grossetti, EHESS
  • Simon Paye, Université de Lorraine
  • Annick Prieur (Rapporteure), Université d’Aalborg
  • Charles Soulié, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis

Résumé de la thèse

Cette thèse s’intéresse, à partir d’une double enquête quantitative (questionnaire) et qualitative (entretiens et observations), aux styles de vie et aux rapports à la culture des universitaires, ainsi qu’à leur métier, leurs vocations à devenir universitaires et leur choix d’objets de recherche.

L’Université est une instance légitime de légitimation culturelle, dotée d’une double mission de préservation et d’actualisation des savoirs et des normes culturelles. Étudier le style de vie et le métier des universitaires, c’est alors étudier la fabrication et l’éventuelle transformation de ces normes de légitimité culturelle. La première partie porte donc sur l’étude des styles de vie et des rapports à la culture des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses, sous l’angle des différences internes au groupe, à partir notamment de la réalisation d’un espace des styles de vie et d’analyses réseaux sur les goûts littéraires, musicaux et picturaux exprimés dans notre questionnaire . Ces styles de vie sont ensuite mis en rapport avec des variables académiques (comme la discipline), pour rendre compte des luttes autour du type de culture que l’Université doit transmettre. La seconde partie s’intéresse plus particulièrement aux vocations universitaires, au choix de l’engagement dans une carrière universitaire et des objets de recherche, ainsi que le rapport à l’enseignement et à la transmission des universitaires. Cette seconde partie permet de faire le lien entre les pratiques hors université et le travail universitaire, de saisir des éléments de la dynamique du champ universitaire et du renouvellement constant de la culture savante.

L’aristocratisme ascétique et la consommation d’œuvres culturelles classiques et patrimoniales continuent d’apparaître dominants dans l’espace universitaire. Mais de nouveaux styles de vie, davantage proches d’une forme d’hédonisme, faits d’un rapport plus distant aux humanités classiques et portés par des disciplines nouvelles viennent concurrencer les disciplines classiques et leur culture, œuvrant alors à la redéfinition du périmètre de la culture légitime.