Devenir(s) révolutionnaire(s). Enquête sur les intellectuels « marxistes » en France (années 1968 – années 1990). Contribution à une histoire sociale des idées.

Antoine Aubert soutiendra sa thèse en science politique intitulée :
Devenir(s) révolutionnaire(s).
Enquête sur les intellectuels « marxistes » en France (années 1968 – années 1990). Contribution à une histoire sociale des idées.

La soutenance aura lieu le jeudi 17 décembre 2020 à partir de 9h
En raison des conditions sanitaires actuelles, la soutenance se tiendra en visio conférence via zoom.

Contacter Antoine Aubert pour y assister (antoine.aubert21[at]gmail.com)


Le jury sera composé de :

  • Annie COLLOVALD, Professeure des universités, Paris-X Nanterre (rapporteure)
  • Jean-Numa DUCANGE, Professeur des universités en histoire, Université de Rouen (rapporteur)
  • Boris GOBILLE , Maître de Conférences de science politique à l’ENS de Lyon
  • Laurent JEANPIERRE, Professeur des universités en science politique, Université Paris I Panthéon Sorbonne (président)
  • Frédérique MATONTI, Professeure des universités en science politique, Université Paris I Panthéon Sorbonne (directrice de thèse)
  • Gisèle SAPIRO, Directrice de Recherche au CNRS, directrice d’études à l’EHESS

Résumé de la thèse

Comment expliquer que les idées « révolutionnaires » soient devenues si influentes dans les années ouvertes par la crise de Mai-Juin 1968 ? Et comment expliquer leur effondrement ? Qui furent les « intellectuels marxistes » en France au cours des années 1968-1981 ? Et que sont-ils devenus au cours des années 1980, années traditionnellement décrites comme celles de la « crise » et du grand retournement ? Cette thèse, qui se revendique de l’histoire sociale des idées politiques, entend apporter des réponses à ces questions à travers une enquête reposant à la fois sur des entretiens, sur des archives (d’intellectuels, d’éditeurs, d’institutions, privées), sur l’étude de nombreux ouvrages et sur des analyses de correspondance multiples. Plus précisément, le choix opéré a été d’étudier principalement trois éditeurs « marxistes » de la période : Maspero, Anthropos, et les Éditions Sociales. En prenant cette porte d’entrée pour saisir la réalité de la vie intellectuelle « révolutionnaire » entre les années 1968 et ses évolutions jusque dans les années 1990, cette thèse s’intéresse à la réalité de la production de 1700 ouvrages « marxistes », à la circulation et à la réception des idées « révolutionnaires » dans les années 1968-1981, à la sociologie de 813 intellectuels « révolutionnaires » et à leurs modalités d’engagements. Dans le même temps, en étudiant le « destin » de cette population d’intellectuels au cours des années 1980, ce travail se donne les moyens d’étudier finement les devenirs révolutionnaires et les « vies ultérieures » des années 1968, à savoir les façons dont ces idées et ces engagements se transforment dans l’après-1981. En tenant ensemble ces deux décennies à partir de la même population de 813 intellectuels « révolutionnaires », ce travail contribue à écrire une histoire sociale des marxismes français.