Louis Pinto et Jérôme Bourdieu
Dossier : Pauvre consommateur
Actes de la recherche en sciences sociales, (Seuil), vol. 4, n° 199, 2013, 128 p.
ISBN : 9782021120523
Le droit de la consommation semble s’être imposé en une vingtaine d’années. Les principales lois ayant pour objet la « protection du consommateur » ont été votées entre 1973 et 1983, et le travail de codification de ce droit nouveau a été accompli entre 1982 et 1990 par deux commissions successives de juristes présidées par un professeur de droit, Jean Calais-Auloy. C’est ce qu’on se propose d’étudier en prenant en compte l’autonomie des membres de ces instances mais sans ignorer les sollicitations et les contraintes des champs politique et économique. S’il a rempli une fonction de protection en faveur des consommateurs, le droit a surtout contribué à leur donner une définition et un statut publics. Paradoxalement, ce travail d’officialisation a eu pour effet de naturaliser la catégorie de consommateur, tout se passant comme s’il ne faisait que consacrer une demande de reconnaissance de la part d’une vaste population attendant que leur être en quelque sorte immémorial coïncide enfin avec l’ordre légal. Et alors que les consommateurs obtenaient (enfin) des « droits », le droit en tant que tel pouvait demeurer invisible.
L’intégralité du numéro est en accès libre.
Antoine Vauchez (sous la direction)
Dossier : Circulations des savoirs et champs transnationaux
Critique internationale, vol. 2, n°59, 2013, 192 p.
ISBN 9782724633122
À partir d’un objet empirique particulier, chacun des auteurs propose des réflexions d’ordre méthodologique qui permettent de prendre de la distance vis-à-vis de certains poncifs véhiculés au sujet de ce tournant transnational, notamment la vision irénique des rapports sociaux qui lui est trop souvent associée.
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Lucie Bargel, Marion Paoletti, Margaret Maruani, Sandrine Lévêque et Catherine Achin (sous la direction)
Dossier : Présidentielle 2012
Genre, sexualité et société, hors-série n° 2, 2013
L’élection présidentielle au suffrage universel direct, matrice de la Vème République depuis 1965, en créant un « patriarcat institutionnel » (Sineau, 2008), ne semble a priori guère favorable aux femmes et à leurs causes. Or, les sept campagnes présidentielles qui se sont déroulées depuis cette date se sont révélées, paradoxalement, plutôt propices à la politisation des questions de genre et de sexualité. En 2007, lors de la précédente élection, la présence de Ségolène Royal au second tour face à Nicolas Sarkozy a par ailleurs exacerbé les usages de la masculinité et de la féminité dans la campagne et contribué à révéler les attributs longtemps invisibilisés et naturalisés du corps présidentiel, faisant du sexe, de la couleur ou de la sexualité des capitaux politiques à part entière (Achin, Dorlin et Rennes, 2008 ; Coulomb-Gully, 2009).
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Frédéric Sawicki, Bruno Duriez et Jean-Gabriel Contamin.
Dossier : Continuités et discontinuités dans le militantisme
Politix, De Boeck Superieur, vol. 2, n° 102, 2013, 228 p.
ISBN 9782804183370
Nouveaux mouvements sociaux », « nouveaux militants », « mutations du militantisme », « fin des militants », « militants professionnels » : les expressions ne manquent pas pour affirmer que l’univers du militantisme – dans son extension la plus large (militantisme partisan, syndical, associatif, religieux...) – aurait connu d’importantes transformations depuis un demi-siècle. Pour certains, ce sont d’abord les causes défendues qui ont changé sous l’effet de l’avènement de la « société postindustrielle » : alors que le militantisme traditionnel portait avant tout sur la redistribution des richesses, les nouveaux militants auraient des revendications plus expressives ou qualitatives, « post-matérielles », ou encore très localisées et limitées dans le temps. Pour d’autres, ce sont tout autant les formes d’organisation et les répertoires de pratiques qui ont eu tendance à évoluer : au militantisme « à l’ancienne », inscrit dans la longue durée, reposant sur la remise de soi et le dévouement sans bornes à l’organisation, se serait substitué un militantisme plus distancié et intermittent, hostile à toute forme de centralisation et de délégation d’autorité.
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Wilfried Lignier (sous la direction)
Dossier : Implications ethnographiques
Genèses, (Belin éditeur), vol. 1, n° 90, 2013, 176 p.
ISBN : 9782701177236
La pratique du terrain en sciences sociales peut souvent être décrite comme le délicat franchissement d’une frontière : celle qui sépare le monde des enquêteurs de celui des enquêtés, le registre de l’observation plus ou moins distante de celui de l’engagement dans la pratique ordinaire, la vie scientifique de la vie tout court. De fait, même lorsqu’il opère dans son propre pays, l’ethnographe se projette la plupart du temps dans un univers social qui, à divers titres, n’est pas le sien – et qui lui restera a priori étranger pour autant que, à force de rechercher la participation, il ne vire pas « indigène » (Gold 2003). Mais, dans certains cas, ou à certains moments d’une même recherche, la frontière n’est pas si nette ; et la distinction se brouille entre, d’un côté, celui qui réalise un travail scientifique et, de l’autre, ceux qui font autre chose. L’ethnographe est alors davantage impliqué dans son terrain, il en fait partie, soit de son propre fait – parce qu’il a choisi d’étudier son propre milieu de vie – soit du fait de l’intégration, instantanée ou progressive, délibérée ou non, de la logique de la recherche à d’autres logiques sociales, portées par les enquêtés.
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